La cérémonie d’investiture du Président Patrice Talon, qui s’est tenue ce dimanche 23 mai 2021 à Porto-Novo, n’a pas connu la présence des membres de l’opposition radicale au régime. Mais une des personnalités politiques béninoises qui s’est montrée comme l’un des plus virulents critiques de l’action de Patrice Talon a participé à la cérémonie. La présence de Me Robert Dossou, d’ailleurs très remarquée, a été source de polémique.

On le sait très critique contre le régime du Président Patrice Talon, surtout ces dernières semaines. Tout récemment, il a qualifié de « pièce de théâtre » le processus électoral ayant conduit à la réélection du chef de l’État béninois. On sait aussi qu’il fait partie du collège d’avocats des opposants Reckya Madougou et Joël Aïvo maintenus dans les liens de détention depuis quelques semaines.

Beaucoup de Béninois ont été alors surpris de voir l’ancien Président de la Cour constitutionnelle, l’ancien bâtonnier, Robert Dossou, à la cérémonie d’investiture de Patrice Talon, ce dimanche à Porto-Novo. Les commentaires sont allés dans tous les sens sur les réseaux sociaux. Dans le camp des partisans du régime cette présence de l’ancien président de la Cour constitutionnelle est saluée comme un acte montrant la grandeur de l’homme. « Je respecte ce Robert Dossou. Sa présence à l’investiture du Président Patrice Talon ce jour, dimanche 23 mai 2021, est la preuve qu’il est un homme de grande qualité. Malgré ses opinions et ses critiques à l’endroit du régime, il s’est plié à la décision des institutions de la République et a marqué sa présence en sa qualité d’ancien président d’institution. Le développement, ça y est ! », a écrit Polo Ahounou, un pro-Talon sur sa page Facebook.

Du côté des anti-Talon, c’est l’indignation et l’incompréhension. On ne comprend pas qu’avec les prises de positions qui sont les siennes, Robert Dossou marque de sa présence la cérémonie d’investiture du Président dont il a toujours critiqué, avec vigueur, l’action.
Interrogé par la presse, l’homme a répondu avec son calme habituel : « On m’a invité en tant qu’ancien président de la Cour constitutionnelle. Moi j’ai une mentalité institutionnelle. Ces raisonnements politiques ne me concernent pas et cela n’entache en rien ce que j’ai dit ».
Puis il conclut : « Si notre État depuis notre indépendance ne se construit pas, c’est parce qu’on a des comportements trop politiques aussi bien de la part des gouvernants que des gouvernés ».

Voilà qui devrait fixer les uns et les autres et couper court à la polémique.