Lundi en fin de journée, la garde postée devant la résidence privée du chef de l’État, la « Villa Burkina », s’aperçoit de la présence d’hommes blancs dans un 4×4. Ils n’étaient pas signalés. Le contact ne se passe pas bien et la garde ouvre le feu sur le véhicule, qui quitte précipitamment les lieux. Le véhicule dont les deux roues sont trouées sera rattrapé quelques centaines de mètres plus loin et conduit aux renseignements militaires.
Un véhicule blindé de l’opération Barkhane a échangé des tirs avec la garde présidentielle ce lundi 13 juillet 2020 à N’Djaména devant le domicile privé (Villa Burkina) du président de la République, Idriss Déby Itno .
Selon des témoins , la garde présidentielle a tiré sur les pneus du véhicule blindé de Barkhane pour l’immobiliser mais le véhicule est parvenu à se déplacer loin du domicile privé du chef de l’Etat.
Les premiers résultats de l’enquête indiquent que les militaires français, des gendarmes qui revenaient d’une sortie, étaient fascinés par l’architecture de la mosquée construite juste en face de la résidence. Une version qui n’a pas convaincu les services tchadiens, qui se sont tout de même résolus à les laisser partir, le temps de poursuivre leur enquête…Indique RFI
Beaucoup s’interrogent sur le fait que deux incidents presque identiques aient eu lieu en un mois. Le 9 juin dernier, des militaires français ont essuyé des coups de feu devant la présidence alors qu’ils étaient en train de filmer.
Des investigations qui seront basées sur les images des caméras de surveillance déployées tout autour et qui seront exploitées pour déterminer ce que faisaient ces hommes à cet endroit.
Explications du Tchad et de la France
Dans communiqué conjoint rendu public ce mardi 14 juillet 2020, l’ambassade de France au Tchad et le ministère des affaires étrangères ont apporté des précisions sur l’incident qui s’est produit hier après-midi.
Voici l’intégralité du Communiqué.
« Le Ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Coopération internationale et de la Diaspora, et l’Ambassade de France au Tchad informent le public que ce lundi 13 juillet après-midi, un véhicule de la force Barkhane, ayant à son bord des gendarmes français s’est arrêté devant un site sensible, situé non loin de l’aéroport, pour photographier une mosquée en face de ce site sans qu’ils n’aient conscience de la sensibilité de l’endroit. Les militaires tchadiens chargés de la sécurité du site en question ont ouvert le feu contre le véhicule de la force Barkhane.
Les tirs d’intimidation n’ont heureusement occasionné que des dégâts sur les pneus du véhicule. Le Procureur de la République du Tribunal de Première instance de N’Djamena, en lien avec les autorités militaires tchadiennes compétentes et l’attaché de Défense près l’ambassade de France ont immédiatement instruit l’incident pour établir les faits et situer les responsabilités ».